Espèces lucifuges
On se rend compte que l’absence de lumière est un atout pour les chauves-souris : grâce aux ultrasons qu’elles émettent, les chauves-souris ont fait de l’obscurité un véritable terrain de jeu. C’est pourquoi l’éclairage nocturne a un impact certain sur les chauves-souris.
Les Rhinolophes et les Murins sont des espèces « lucifuges », c’est-à-dire qui évitent la lumière. Les rangées de lampadaires au bord des routes forment, pour ces espèces sensibles à la lumière, une barrière presque infranchissable. L’éclairage provoque ainsi un déséquilibre dans les populations de chauves-souris en favorisant localement les espèces tolérantes à la lumière, souvent plus communes, et en évinçant les espèces intolérantes, souvent rares et menacées.
Plecotus, le pôle chauve-souris de Natagora, réalise plusieurs études portant sur l’impact de la pollution lumineuse sur les chauves-souris.
Maille étoilée
Une collaboration s’est établie entre Sibelga (responsable de l’éclairage public en région bruxelloise), Bruxelles Environnement et Plecotus pour diminuer la pollution lumineuse en région bruxelloise en adaptant l’éclairage dans les corridors qui relient les zones de chasses des chauves-souris et créer ainsi une « trame étoilée ».
La première étape de ce travail consistera à réaliser un maillage étoilé sur la commune de Jette. Différentes techniques d’éclairage seront mises en place :
- Certains poteaux lumineux seront supprimés.
- De la gélatine rouge sera ajoutée dans certains luminaires existants.
- Des lampadaires à spectre rouge remplaceront des anciens luminaires.
- Des lampadaires à spectre de teinte variable seront installés (lumière blanche en début de nuit en hiver, lumière de teinte rouge en printemps-été).
- Un système de bulle de présence va aussi être testé (éclairage dynamique avec détecteur de présence).
Des suivis chauves-souris seront réalisés avant et après la pose de ces différents systèmes à l’aide d’enregistreurs de type batlogger C installés sur les mâts des luminaires, de transects à vélo avec batlogger M ainsi que des points d’écoute au détecteur à ultrasons.
L’étude de l’impact de ces différents systèmes d’éclairage sur les chauves-souris est une grande première pour la Belgique et Natagora espère que les résultats obtenus permettront de définir des guidelines pour le renouvellement de l’éclairage en région bruxelloise.
Source
Cet article est tiré du site de Natagora. N’hésitez pas à consulter cette page pour y trouver des informations complémentaires sur la méthodologie : https://plecotus.natagora.be/decouvrez-nos-actions/etude-de-la-pollution-lumineuse?